L'hiver est lA, habillons-nous !

Barbare en hiver

Introduction

L'hiver est à nos portes et nous aimerions bien rester au chaud près de l'âtre... Mais voilà il faut toujours s'occuper du bétail, du jardin, de l'échoppe, chasser ou pêcher... ou visiter les amis pour une veillée. Donc, il nous faut affronter les rigueurs du froid, de la pluie et de la neige. Alors nous allons appliquer la technique dite "de l'oignon". Sous ce terme étrange se cache l'empilage des vêtements les uns sur les autres : 2 ou 3 chemises, 2 ou 3 jupes, un blanc corset piqué avec ses manches, un juste doublé, une pelisse, une cape, des bas de laine, un bon mouchoir de cou en laine ou en soie, des mitaines... Les garçons font de même : les chemises les unes sur les autres, les chausses, la veste avec ses manches, l'habit, le capot, la cape, les guêtres de laine, les bas de laine, les moufles, les bottes sauvages, les sabots...

Voilà donc comment se vêtir pour l'hiver. Et voici comment s'y prendre. Comme d'habitude, notre source principale est l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert.

Les FILLES

Chemise

Définition de l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert :

CHEMISE, s. f. est la partie de notre vêtement qui touche immédiatement a la peau; elle est de toile plus ou moins fine, selon la condition des personnes.
Celle des femmes est une espèce de sac, fait d'un même morceau de toile, plie en deux. On coût les côtés sur toute leur longueur, excepté par en haut où l'on laisse deux ouvertures pour y assembler les manches, & par en-bas pour y ajuster des pointes ou morceaux de toile coupes en triangle, qui donnent a la chemise plus d'ampleur par le bas que par le haut, & lui font faire la cloche. On échancre le haut du sac; mais l'échancrure n'est pas divisée en deux parties égales par le pli du morceau de toile dont une des parties forme le devant de la chemise, & l'autre le derrière. Elle est toute prise sur le devant; cependant la chemise laisse le cou entier & une petite portion des épaules découvertes par-derrière, & la moitié de la gorge au moins par-devant. On fait un ourlet au bas & au-haut On orne assez souvent le haut d'une petite bande de toile plus fine, ou d'une dentelle, qu'on appelle tour-de-gorge. La chemise descend presque jusqu'au coup-de-pie; les deux manches ne vont guerre au-delà du coude.
On appelle gousset, les morceaux de toile qui sont places sous les aisselles, & qui servent a assembler dans ces endroits les manches avec le corps de la chemise. Elles sont partout de la même largeur, excepté vers leurs extrémités, ou elles sont rétrécies & froncées sur un poignet ou sur un ruban de fil, qui entoure assez exactement le bras.
...
Pour une chemise de femme grande, il faut deux aunes & un quart de toile ou environ pour le corps; si la toile n'a que deux tiers, on lève une pointe de chaque cote des épaules; si elle a trois quarts, on fait une levée droite sur le cote de la lisière, qui servira pour les deux pointes. Vous donnerez de largeur à cette levée, le quart de la largeur de la toile. La manche a demi-aune environ d'amplitude, & un quart ou un tiers tout au plus de longueur.

Pour l'hiver, elle est souvent réalisée en créseau (serge de laine fine), futaine (toile pelucheuse de lin et coton ou lin et soie) ou en molleton (satin de laine gratté).

Le patron et la réalisation en sont simples. Le patron est une succession de pièces rectangulaires tirant le meilleur parti de la largeur du lé de tissu. Les coutures sont très serrées (jusqu'à 24 points au pouce) pour limiter l'usure car ce linge de corps est souvent lavé. Les coutures sont réalisées selon la technique dite "à la Française" c'est-à-dire le tissu du dessous dépasse de celui du dessus d'environ 1 cm, la couture est réalisée à 5 mm du bord du tissu du dessus sur l'envers. Puis le surplus est replié sur la couture de façon à la masquer et maintenu également à points serrés mais cette fois-ci sur l'endroit cette double piqûre assure la solidité de l'assemblage d'un vêtement utilisé jusqu'à la trame.

Jupe

Définition de l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert :

JUPE, s. f. (Hist. mod.) Habillement de femme qui prend depuis la ceinture, & qui tombe jusqu'aux pies. On les fait de toutes sortes d'étoffes.

Pour l'hiver, elle peut être réalisée dans une bure (toile de laine presque brute), du camelot (toile de poil de chèvre), de la castagnette (serge de laine, soie et fil de lin), du droguet (toile dont la trame est de laine sur chaîne de coton ou de fil de lin), de la frise (serge de laine à poils frisés), du molleton (satin moelleux de laine gratté), de la ratine (serge de laine dont le poil est tiré sur l'endroit et frisé) et aussi en toile de coton piquée ou non. Elle peut être doublée en toile de chanvre, lin ou coton.

Comme la chemise, le patron et la réalisation en sont simples. Les pièces sont cousues serrées (+/- 18 points par pouce).

Blanc-Corset

Définition de l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert :

CORSET, sub. m. Le corset de nos dames est un petit corps ordinairement de toile piquée & sans baleine, qu'elles attachent par-devant avec des cordons plats ou avec des rubans, & qu'elles portent lorsqu'elles sont en déshabille...

Pour l'hiver, il est en toile piqué avec des manches soit lacées soit cousues. Voir l'Exposition Temporaire qui lui a été consacré.

Juste

Définition de l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert :

JUSTE, s. m. (Gram. Tail.) C'est un vêtement de femmes; il a des manches. Il s'applique exactement sur le corps. Si l'on en porte un, il s'agrafe ou se lace par-devant ou par-derrière. Il est échancré, & laisse voir la poitrine & la gorge; il prend bien, & fait valoir la taille; il a de petites basques par-derrière & par-devant. La mode en est passée a la ville; nos paysannes sont en juste, & quand elles sont jolies, sous ce vêtement elles en paroissent encore plus élégantes & plus jolies.

En drap ou serge de laine, droguet (toile dont la trame est de laine sur chaîne de coton ou de fil de lin), étamine (fine toile de soie, de lin ou de laine), il est doublé de lin, coton ou fine toile de laine. Il peut être piqué. Ses manches sont cousues. Le patron se rapproche de celui du blanc corset.

Pelisse

Définition de l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert :

PELISSE, (terme de Marchand de modes.) C'est un grand mantelet qui est fait comme les mantelets ordinaires, qui sert aux mmes usages, mais qui est beaucoup plus long, & qui descend aux femmes jusqu'à la moitié du corps. Les deux devants sont coupes & entailles en long pour passer les bras. Cet ajustement est fait des mêmes étoffes que les mantelets ordinaires; ils sont aussi garnis de dentelle ou d'hermine, & ont un cabochon. Il y aussi des demi-pelisses qui ne sont pas tout-à-fait si longues, mais qui sont faites de même.

En drap ou serge de laine, droguet (toile dont la trame est de laine sur chaîne de coton ou de fil de lin), elle est doublée de laine et parfois fourrée. Le patron est simple à réaliser.

Cape - Manteau

Définition de l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert :

MANTEAU, s. m. (Gram.) Il se dit en général de tout vêtement de dessus, qui se porte sur les épaules & qui enveloppe le corps.

En camelot (toile de poil de chèvre), droguet (toile dont la trame est de laine sur chaîne de coton ou de fil de lin), de la frise (serge de laine à poils frisés), du molleton (satin moelleux de laine gratté), de la ratine (serge de laine dont le poil est tiré sur l'endroit et frisé), elle peut être doublée en étamine de laine. Souvent de couleur sombre, elle est aussi en rouge écarlate. Le patron est simple à réaliser.

Mitaines

Définition de l'Encyclopédie Diderot-d'Alembert :

MITAINE, s. f. (Gantier.) Espèce de gants a l'usage des femmes, qui n'a qu'un pouce & point de doigts; mais seulement une patte terminée en pointe & volante, qui couvre le haut des doigts au-dessus de la main.
Mitaine se dit aussi de certains gros gants de cuir fourres, qui ont un pouce, & une espèce de sac ferme, qui enveloppe les doigts sans être séparés.
Les maîtres Gantiers-Parfumeurs peuvent faire, vendre & garnir toute sorte de mitaines de telle étoffe qu'ils jugent a propos, pourvu qu'elles soient doublées de fourrures

MITAINES A JOUR, terme de marchand de modes. Ces mitaines sont tricotées a l'aiguille, & ressemblent a une dentelle; elles sont ordinairement de soie noire ou blanche; du reste elles n'ont rien de particulier. Les marchands de modes font ou font faire par des ouvriers attitrés des mitaines de satin, taffetas & velours de toute couleur

En drap de laine ou en coton, elles laissent les doigts libres pour travailler et couvrent les bras jusqu'au coude. Le patron est assez simple, taillé de plein biais dans le tissu pour être souple et suivre les mouvements. Elles peuvent être doublées si le tissu du dessus est fin.

 

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